L’évolution des concepts intervenus dans le champ de la santé publique (de la santé comme absence de maladi, à la santé comme état complet de bien être), comme dans celui du handicap (très médical, il y a 50 ans, à un modèle social où c’est l’inadéquation de l’environnement qui crée le handicap), met aujourd’hui l’accent sur la participation sociale et les besoins de la personne.

Ce modèle participatif recentre la question du handicap sur l’interaction entre les capacités/incapacités de la personne et son environnement physique, social, culturel et réglementaire.

En levant les obstacles que crée le handicap, et en mettant l’accent sur l’accessibilité, c’est à la société toute entière qu’est rendu un service.

A l’issue de longs travaux d’experts, l’OMS a publié une première classification internationale des handicaps (CIH) dans le prolongement d’une classification internationale des maladies (la CIM/9) qui était en fait une classification des conséquences de la maladie.

Cette première classification internationale des handicaps, « CIH : déficience, incapacité, désavantage », était structurée autour de la séquence : maladie, déficience, incapacité, désavantage, dans laquelle, étaient définies
- comme « déficience », toute perte de substance ou altérationd’une structure ou fonction psychologique, physiologique ou anatomique,
- comme « incapacité », toute réduction (résultat d’une déficience) partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité d’une façon ou dans des limites considérées comme normales pour un être humain,
- et comme « désavantage », le préjudice qui résulte pour un individu donné d’une déficience ou d’une incapacité qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle normal (en rapport avec l’âge, le sexe, les facteurs sociaux et culturels).

Dans la CIH, le groupe des désavantages est nettement moins détaillé et codé que les catégories de la déficience et de l’incapacité qui le précèdent.

En 2001, une révision de la CIH a été enterrinée par une assemblée mondiale de l’OMS, donnant naissance à la CIF, classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé.

L’une des deux critiques faites principalement à la CIH était qu’elle n’intégrait pas le facteur « environnement » alors qu’il a une incidence considérable sur la situation de handicap ; l’autre lui reprochait de mettre l’accent sur les côtés négatifs du handicap sans qu’elle porte suffisamment attention aux capacités et aux possibilités de participation à la vie sociale.

La notion d’incapacité y est donc remplacée par celle de « limitation d’activités », et celle de désavantage par l’expression « restriction de participation ».

L élément le plus novateur de la CIF réside dans l’intégration des « facteurs contextuels » qui se sibdivisent en « facteurs personnels » et « facteurs environnementaux ».

Au nombre des facteurs environnementaux, on compte les items suivants :

- produits et systèmes techniques,
- environnement naturel et changements apportés par l’homme à l’environnement,
- soutien et relations,
- attitudes,
- services, systèmes et politiques.

Ce nouveau manuel se présente comme une classification des « composantes de la santé » par opposition à la CIH qui constituait une classification des conséquences du handicap.