La CIF (classification internationale du fonctionnement du handicap et de la santé) est l’aboutissement en 2001 de sept années de travail auquel ont participé activement 65 pays. Elle a été reconnue par 191 pays comme la nouvelle norme internationale pour décrire et mesurer la santé et le handicap.
Elle a pour objectifs :
d’établir une base scientifique pour comprendre et étudier les états de santé et leurs conséquences,
d’établir un langage commun et de permettre des comparaisons entre les pays,
de fournir un mécanisme d’encodage systématique pour les systèmes d’information sanitaire.
Elle ne concerne pas que les personnes handicapées, mais peut s’appliquer à tout état de santé lié à une pathologie quelconque.
Elle se subdivise en quatre grandes parties :
fonctions organiques
structures anatomiques
activités et participation
facteurs environnementaux
L’originalité de la CIF, par rapport aux classifications antérieures, est d’avoir mis l’accent sur des items « de bonne santé » rendant compte de la façon dont les gens vivent dans la vie courante. On trouve ainsi, dans la partie « facteurs environnementaux », un inventaire impressionnant
de produits naturels ou fabriqués,
d’éléments animés ou inanimés et de caractéristiques des populations pouvant composer cet environnement,
de personnes, (voire d’animaux) susceptibles d’entrer en relation avec la personne considérée et de leurs attitudes,
de services offrant des prestations,
de systèmes administratifs de contrôle et de suivi,
et de dispositifs politiques encadrant ces services et systèmes.
Il en résulte que lorsqu’on examine la situation de la personne considérée à travers ces items environnementaux, elle n’est plus considérée comme un être déficient appartenant à tel ou tel groupe minoritaire, mais comme une personne qui, au même titre qu’une autre, rencontre des difficultés du fait d’un environnement inadapté sans pour autant présenter le même type d’atteinte organique.
Il s’agira donc, en cette occurrence, de remédier à l’inadéquation constatée, en agissant sur l’environnement.
En cela, la CIF s’efforce de mettre toutes les maladies et pathologies sur un pied d’égalité, faisant perdre à chacune de sa visibilité et de sa lisibilité.
Il faut toutefois rappeler que la prise en charge d’un handicap comme celui de la surdité ne peut se réduire à une somme de prestations individualisées qui viendraient pallier au déficit de l’environnement. En matière d’éducation des enfants et adolescents sourds, les questions posées par la construction d’un espace linguistique spécifique, et par le fait de se reconnaître collectivement dans une manière inédite de percevoir le monde privilégiant le canal visuel, ne peuvent trouver de réponse dans des solutions purement individuelles.
Présentation de la « Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé » (CIF) par Marie CUENOT, attachée de recherche au CTNERHI/Centre collaborateur de l’OMS pour la CIF en langue française :
Concepts de la CIF et de la CIFEA :
Voir : http://www.reseau-doc.fr/