Il faut distinguer :
les « interprètes codeurs » (appellation primitive du premier diplôme de codeur LPC, qui depuis a pris le nom de « codeur »). Il s’agit de personnes qui partent du français oral voisé et répètent en français oral non voisé, autrement dit qui réarticulent sans son, en codant, près de la bouche et du visage, des configurations manuelles destinées à marquer la différence entre les sosies labiaux.
les « interprètes oraux » (terme en vigueur au Québec) : il s’agit en fait de répétiteurs oraux qui passent du français oral voisé au français oral non voisé, non codé. Ces personnes prennent l’appellation « interprète » car elles ne définissent pas l’interprète comme une personne travaillant entre deux langues mais entre deux groupes de personnes. Elles ne sont pas interprètes en LSQ (Langue des Signes Québécoise) mais interprètes pour sourds. C’est une toute autre approche du métier, qui mène à de nombreuses contradictions dont celle-ci : il s’agit d’interprètes monolingues !
les « interprètes de liaison » ou « interprètes sociaux » se définissant eux-mêmes comme des personnes ne connaissant pas suffisamment la L.S.F. pour se nommer interprètes mais faisant fonction de lien entre des personnes sourdes et des personnes entendantes au moyen de la langue des signes.
les « interfaces de communication » qui ne sont pas nécessairement bilingues. Ces « interfaces » étaient au départ censées faciliter la communication entre stagaires sourds adultes et professeurs entendants non spécialisés dans l’enseignement dispensé aux sourds, par tous les moyens possibles. Cette catégorie de professionnels a été créée à l’origine par une association de parents, gérante de centres de formation pour adultes, peu encline à l’utilisation d’interprètes car ceux-ci n’apportaient une solution que sur le plan langagier et non sur le plan pédagogique. Ces « interfaces », non formées ou de façon sommaire, n’ont pu éviter de commettre certains débordements, par exemple lorsqu’ils font fonction d’interprètes dans la vie civile (tribunaux, monde du travail, etc.) : http://interprete-interface.ifrance.com/.
les interprètes en langue des signes (ou interprètes français/langue des signes). Définition de Benoît Kremer (1979, vice-président de l’AIIC, Association Internationale des Interprètes de Conférence) :
« Il n’est pas superflu de commencer par définir le rôle de l’interprète Français/Langue des Signes. La présence dans le monde des Sourds de nombreux travailleurs sociaux ayant jusqu’ici rempli des fonctions de liaison entre entendants et sourds, empêche souvent une délimitation claire entre leurs rôles respectifs. L’interprète agit comme un intermédiaire entre deux groupes qui, par leur langue et leur culture, ne peuvent se comprendre sans lui.
Son rôle est donc de permettre les échanges de pensées, en transmettant dans une langue un message prononcé dans une autre. Rien de moins. C’est ici qu’il diffère de « l’âme charitable » qui prête son concours à une situation où les intervenants se comprennent mal, rien de plus. C’est ICI qu’il se distingue du travailleur social qui doit personnellement intervenir dans les problèmes des sourds, tenter d’y remédier, entreprendre des démarches, donc agir à leur place, tandis que l’interprète n’agit que sur la forme de la relation, laissant aux personnes concernées le soin de régler leurs problèmes. [1] »
les sourds peuvent être interprètes, notamment en langue des signes internationale, ou entre différentes langues des signes.
association « Sourds Interprètes »
Correspondance : 4 rue Sylvine Candas – 92120 Montrouge
Siège social : 94 boulevard Beaumarchais – 75011 PARIS
Contact : sourdinterprete@gmail.com
Notes :
[1] Kremer, Benoît. Discours rapporté dans la documentation A.F.I.L.S. sur la définition des interprètes en L.S.F.