http://www.tralogy.eu/spip.php?article56&lang=fr

Tralogy II

Auditorium du Cnrs,
17 et 18 janvier 2013 – Paris (France)

Trouver le sens :
où sont nos manques et nos besoins respectifs ?

Appel à communication

Contexte, co-texte, locuteur, interlocuteur, publics, références, autant de paramètres parmi d’autres qui forment un premier paradoxe révélateur. La signification ne peut pas être le seul sens du mot sens — et il s’en faut de beaucoup. Deuxième paradoxe, le mot traduction n’appelle une définition claire et précise qu’aux yeux du profane. Affaire d’orientation, de jugement, de perception, dans les deux cas. Dans les métiers de la traduction, que nous concevons au sens large, il importe pourtant de trouver le sens, dans les multiples acceptions de ce dernier.

Les pistes multiples et usuelles que suivent les traducteurs sur les deux versants de leur tâche d’intériorisation puis de restitution du sens, comment se pratiquent-elles, s’apprennent-elles, s’enseignent-elles ? Où en sont, aujourd’hui, les processus technologiques à cet égard ? Qu’apportent-ils ? Dans quelles directions cherche-t-on à les créer, les améliorer ? Comment ces processus fonctionnent-ils pour exhumer le sens ? Que leur faut-il pour y parvenir ? En quoi la machine est-elle capable d’imiter l’humain, ou bien suit-elle d’autres voies ? Pour quels résultats et avec quels effets ? Les corpus numériques suffisent-ils en l’état ? Faut-il les prétraiter ?

La traduction, dans son acception restreinte, est une opération de transfert sémantique du contenu d’un texte d’une langue vers l’autre. Beaucoup a déjà été écrit sur ce point. Tout est loin d’être dit, en revanche, sur les bouleversements que les évolutions des techniques et des professions langagières font subir à ce schéma que l’on pourrait imaginer stable.

C’est la vocation du deuxième colloque Tralogy, co-organisé par le CNRS (IMMI et INIST), la SFT, la Commission européenne (DGT, Représentation en France de la CE), l’Université Paris Diderot (UFR EILA) et l’AFFUMT, que d’explorer ce champ et d’en débattre. Comme pour la première édition de ce rendez-vous biennal, nous souhaitons instaurer autour de ces questions un dialogue entre spécialistes des différentes disciplines à l’œuvre dans cette problématique convergence (traduction, formation à la traduction, industrie de la langue, traitement automatique du langage…), avec la participation active de ceux qui sont directement concernés : professionnels de la traduction, chercheurs, enseignants, étudiants. Le tout, autour de cette approche plurielle du sens située au carrefour de nos domaines.

La première édition du colloque Tralogy (les 3 et 4 mars 2011 dans le Grand amphithéâtre du CNRS, à Paris s’était conclue sur une évidence : aucune des spécialités impliquées dans les professions langagières ne peut à elle seule donner les clefs intellectuelles et professionnelles qui permettraient d’y opérer efficacement. Chacune a besoin des autres : la traduction est interdisciplinaire depuis toujours, et les métiers de la traduction le sont bien davantage encore. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons cette fois demander à chacun de nos intervenants potentiels, non seulement de présenter les apports spécifiques de sa spécialité et de sa recherche à la problématique du sens, mais aussi et surtout de mettre en lumière les limites auxquelles se heurtent cette spécialité et cette recherche dans le cadre plus général des applications envisagées. Ce que nous ambitionnons de savoir, à l’issue de Tralogy II, c’est ce que, les uns et les autres, nous ne savons pas faire. Nous faisons ainsi le pari que nos points de contact et nos marges de progression se superposent avec la cartographie de nos points faibles respectifs. Nous comptons, pour cela, privilégier les présentations concises (les publications seront bien sûr plus étendues) afin de laisser du temps au débat. Et nous conservons au coeur de cette analyse la question qui, lors de Tralogy I, est apparue essentielle : celle de la mesure de la qualité d’une traduction au regard de son usage.

Le Canada était le pays invité pour Tralogy I. Nous souhaitons cette fois mettre à l’honneur les langues très vivantes mais à faible nombre d’utilisateurs. C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé d’organiser ce colloque sous le patronage commun des pays baltes, membres de l’Union européenne : Estonie, Lettonie et Lituanie.

Comité scientifique de TRALOGY II

Nicolas Froeliger (Université Paris Diderot)
Josep Bonet (DGT)
Alain Wallon (DGT)
Joseph Mariani (LIMSI & IMMI/CNRS)
Marianna Apidianaki (LIMSI/CNRS)
Jean-François Nominé (INIST/CNRS)
Dominique Durand-Fleischer (SFT)
Anne-Marie Robert (SFT)
Benjamin Phister (SFT)
Sandrine Peraldi (ISIT-Université Paris Diderot)
Jean-Michel Daube (ER-TIM/INALCO)
Thibault Grouas (DGLFLF)
Nijole Maskaliuniene (Université de Vilnius, Lituanie)
Anca Greere (Université de Cluj-Napoca, Roumanie)
Joseph Dichy (Université Lyon 2)
Ian Lane (CMU, USA)
Andrejs Vasiljevs (TILDE, Lettonie)
Arvi Tavast (Institute of the Estonian Language, Estonie)
James Archibald (McGill University, Canada)

Comité d’organisation

Nicolas Froeliger (Université Paris Diderot)
Alain Wallon (DGT)
Joseph Mariani (LIMSI & IMMI/CNRS)
Jean-François Nominé (INIST/CNRS)
Dominique Durand-Fleischer (SFT)
Mojca Bozic (DGT)

Comité d’honneur

Algirdas Saudargas (Parlement Européen)
Rimvydas Vastakas (Vice-Ministre, Ministère des Transports et des Communications, Lituanie) – à confirmer
Xavier North (Délégué Général à la Langue Française et aux Langues de France, ministère de la Culture et de la Communication)

Propositions de contribution

Les propositions (500 mots maximum, en français ou en anglais, langues de ce colloque) devront nous parvenir, à l’aide du formulaire en ligne, au plus tard le 15 octobre 2012. Le résultat de l’appel à communications sera communiqué dans la première quinzaine d’octobre 2012.

Nous souhaitons recevoir des propositions de trois catégories d’intervenants principales : (1) traducteurs, (2) chercheurs et (3) formateurs, en faisant dialoguer deux communautés : celle des spécialistes de la traduction humaine et celle des chercheurs en traduction automatique – ou plus largement les experts en traitement automatique du langage, développement d’outils informatiques et industries de la langue.

Autant que d’entendre chacun sur son noyau dur de compétences, nous sommes désireux de l’écouter sur ce qui lui paraît manquer, dans son domaine, pour résoudre les problèmes auquel il est confronté. Une partie des questions suivantes ont déjà été posées lors du premier colloque Tralogy et restent d’actualité. D’autres concernent plus spécifiquement le thème du colloque Tralogy II. Nous sommes demandeurs de propositions sur les unes et les autres.

Entre autres thèmes, les sujets qui intéressent cette deuxième conférence sont :

D’un point de vue général :
- A quel niveau se situe le sens que l’on cherche à capter et à restituer pendant le processus de traduction ? S’agit-il du sens au niveau des documents, des énoncés, des phrases, des mots ?
- Quelle interaction entre ces différents niveaux ? Est-elle nécessaire pour l’interprétation et la restitution d’un sens global ?
- Quel est le contexte idéal pour lever les différents types d’ambiguïtés rencontrées ?
- Le contexte nécessaire pour percevoir et interpréter le sens peut-il varier d’un domaine à l’autre ?
- Le contexte d’utilisation des traductions fait-il varier les besoins en termes de qualité des textes traduits ?
- etc.

Du point de vue des traducteurs :
- Comment aborder la nouveauté ?
- Comment trouver l’information ?
- Comment concilier gros volumes et qualité ?
- Que pourriez-vous inventer pour nous, vous les technologues et les chercheurs ?
- Les appellations traducteur et traduction sont-elles encore pertinentes ?
- Comment faire mieux reconnaître des professions en pleine mutation ?
- Faut-il que le traducteur devienne un spécialiste du domaine dans lequel il traduit ?
- Quelle position prendre entre traduction automatique et aide à la traduction ?
- etc.

Du point de vue des chercheurs :
- Où en est-on du traitement des différentes langues ? Quelles sont les tendances ? Quels sont les besoins prévisibles ?
- Entendre, comprendre, redire, transcrire, rédiger, résumer, interpréter pour une machine ?
- La machine peut-elle apprendre le sens, ou faut-il le lui expliciter ?
- La prise en compte du sens dans les systèmes de traduction par règles, statistiques ou hybrides ?
- La prise en compte du sens dans les systèmes de traduction vocale, simultanée ?
- Les systèmes de traduction savent-ils aller au-delà de la traduction de phrases ? Où en est-on de la prise en compte de la sémantique, du contexte, avec quels effets en termes de qualité ?
- La machine peut-elle se spécialiser ? Connaître un domaine ? Autant qu’un spécialiste ?
- Peut-on proposer des traductions de termes nouveaux ?
- A quoi servent les corpus numériques et comment les traiter ?
- Que faire quand il existe peu de données, peu de corpus parallèles ?
- Comment utiliser les corpus parallèles bruités, quasi-comparables, comparables ?
- Comment mesurer la qualité des technologies, face à la multitude des paires de langues ?
- Quid des processus de validation, et à qui les confier ?
- Quelles technologies peuvent aider aux tâches de localisation ?
- etc.

Du point de vue des formateurs :
- Quels prérequis attend-on à l’entrée des formations pour quelles compétences en sortie, et comment passer des uns aux autres ?
- Comment assurer un enseignement réellement professionnalisant et en même temps pleinement universitaire ?
- Comment passer de la philologie à la traduction et aux métiers de la traduction ?
- Comment répondre aux demandes de formation continue, à distance et sur des combinaisons linguistiques étendues ?
- Où en sont les passerelles entre enseignement, recherche et pratique ?
- etc.